La Guinguette en ville
La Guinguette en ville
Une belle histoire de famille
Dans une autre vie, alors que je cuisinais dans un bar à vin bien connu de la place Flagey, j’ai rencontré Clément.
Et puis, son frère, Paul, leur sœur, Claire et enfin, leur maman, Ellen, bien épaulée par son compagnon.
A l’époque, tout ce joli monde cherchait déjà à construire un projet commun autour de la cuisine.
Ils ont créé La guinguette il y a un peu plus de 2 ans, magnifique pépite complètement repensée, bien au calme sur cette place de village au milieu de la ville, face à l’église du Béguinage.
Paul est chef et a aiguisé son palet chez Henry et Rouge Tomate avant d’avoir l’envie d’exprimer tout son talent dans son propre restaurant.
Dans ses assiettes, il y a toute la gastronomie belge, bien secouée, pas dénaturée et l’amour du produit bien travaillé.
Une ligne champêtre se retrouve dans sa créativité, mise en valeur ultime de ce lieu bucolique.
Clément aime accueillir et servir les gourmands avec un savant mélange de décontraction et de professionnalisme. Il goûte et choisi les vins avec un souhait toujours renouvelé de mettre en valeur des bouteilles inattendues, venues de contrées moins convoitées.
Claire l’épaule en toute discrétion et met de temps en temps sa touche personnelle dans des petites notes sucrées.
Ellen porte tout ce joli monde, donne son avis sur l’assiette et le verre, tranche s’il le faut, fait le trait d’union de sa famille.
Ce jour-là, le printemps fait rage pour 4 ou 5 jours de pur bonheur, et c’est à La Guinguette que je décide de prolonger cette douce impression estivale.
Le calme des lieux, cette douceur de vivre en plein coeur de la ville est complètement enivrant.
Clément nous conseille un vin rouge fruité, frais, qui accompagnera parfaitement tout notre repas, un Saint Roch 2013, syrah et grenache noir.
La mise en bouche, délicate attention du jour, donne le ton de la soirée tout en délicatesse, crevettes en tartare et sa rouille pour éveiller nos papilles.
Le pain est délicieux et l’huile d’olive qui l’accompagne est très goutue.
Vient ensuite l’inconditionnelle croquette de crevettes, unique et énorme, la meilleure de la ville pour un grand nombre, extrêmement généreuse en crevettes et définitivement à tomber.
C’est avec mon thon rouge mi-cuit que je retrouve le paysage pastoral tant aimé de Paul, des herbes, pousses et fleurs se réunissent harmonieusement pour sublimer l’assiette.
Le caviar d’aubergine qui l’accompagne me ravit.
Mais mon plat favori est là, des ravioles maison de patates douces, beurre de sauge, crumble de noisettes et émulsion de lait d’amandes.
Il me fait presque verser une larme.
Ce moment parfait où ton palet s’accorde avec ton coeur.
Dans l’assiette de S., une pintade aux morilles et vin jaune, asperges blanches et pommes Pont neuf.
Il sourit, pas un mot, que des bruits.
C’est très bon signe…
Le plat est généreux, délicat et très parfumé, une merveille.
Amour, gloire et beauté.
le 6 juin 2016
Plaisir de partager:gastronomie,amour et amitié….