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Histoires crétoises

(Lorsque mon coeur fait boum…)

Je t’ai déjà raconté à quel point j’ai aimé être sur cette île.

Et la découverte de Ploumi et Babis y a fortement contribué.

Il y a eu, bien sûr, de belles découvertes dans le village de Dimitris, comme ce café où nous avions souvent droit à du raisin et de la pastèque aux heures les plus chaudes.

L’endroit était baigné de vert et le calme y régnait.

Seuls des vieux bonshommes et leurs discutions parfois mouvementées venaient briser le farniente.

Mais maintenant, il faut que je te parle de mon coup de foudre pour Ploumi.

Dimitris nous conseille d’aller manger là car nous sommes en route vers Archanès pour les fêtes du 15 août.

Ploumi, c’est une belle aventure de copains fous de musique et de bonne nourriture.

La gourmandise et la certitude de passer un moment magnifique nous donne déjà envie d’y revenir.

L’endroit est baigné de lumière, l’air passe par toutes les grandes portes fenêtres bleues, il y fait frais et la sensation d’intimité frappe tout de suite alors que nous sommes au coeur de la ville.

Une carte de petites assiettes du jour, une cuisine crétoise dépoussiérée, des prix doux comme des agneaux et Georgios qui nous parle comme si nous étions déjà des habitués.

Une épicerie avec des produits biologiques, herbes, huiles, miels, sels, confitures, les perles de l’île quoi (dont un excellent vinaigre balsamique au thym et au miel que j’ai ramené dans ma valise).

Georgios prépare à la minute les assiettes avec les mets du jour que Kalia, une des cuisinières, a préparé dès le matin.

Sur le comptoir sont disposés des fruits du coin que tu peux grappiller tout en buvant ton verre.

A l’apéro, on prend un petit vin blanc frais qui nous enivre doucement , des aubergines au yaourt et des paximadis, petits pains d’orge biscottés et réhydratés à l’huile d’olive et à l’origan.

Très belle découverte, mêlant croustillant et moelleux avec bonheur.

Suivront un houmous savoureux aux noisettes et tomates fraiches, du lapin au romarin, des beignets de tomates et un caviar d’aubergines aux amandes.

Un menu tout en finesse et en goût, on se régale et la soirée s’étire nonchalamment.

Les gens qui passent par ici prennent le temps.

Des familles avec enfants, des amoureux, des amis qui se retrouvent au compte goutte, tout ce beau monde procure à l’endroit un cachet très joyeux.

(même les chiens y font la sieste…)

Quelques jours plus tard, on décide d’aller vers le sud, voir la mer une dernière fois.

Et surtout, rencontrer Babis à Lendas.

Il tient un endroit improbable au bord de l’eau, un havre de paix coupé du monde.

Seulement quelques chambres, un ou deux bungalows et un bar-restaurant.

La grande terrasse, ses nombreuses tentations à paresser et la mer à perte de vue.

Tu n’as pas le choix, tu te laisses dériver vers le meilleur.

Tu commandes à manger quand ça te chante et Babis te prépare la surprise du jour.

Cela prend parfois 30minutes, mais plus rien ne t’agace, tu restes tranquille.

Tu te régales de salades crétoises, de pois chiches aux oignons et de la meilleure omelette aux patates frites et légumes que tu ais jamais mangée.

Il te reste à laisser filer les heures entre baignades, lectures, siestes et rencontres savoureuses.

Tu te sens sauvage, ton maillot et ton paréo sont devenus tes meilleurs amis, tu as la sensation que tu n’auras plus jamais envie de t’habiller.

Au petit matin, tu as de la fêta, la moitié de ta tortilla de la veille, qui était énorme, du très bon pain et du thé.

Tu peux recommencer à ne rien faire et c’est comme si c’était la première fois que ça t’arrivait, tu savoures.

L’après-midi, tu bois tes derniers rakis, tu goûtes des pois chiches grillés et le vin t’es offert parce que tu as résolu un casse-tête chinois avec des clous.