histoires siciliennes (1)

Histoires siciliennes

(la dolce vita, épisode premier…)

Il y a trois ans, je me suis éveillée trop tôt sur une île aux rochers noirs et à la mer indigo, entre la Sicile et la Tunisie, j’ai marché au lever du soleil et me suis assise sur un banc qui surplombait cette eau et un mélange d’émotions nouvelles m’a envahie…

Plus que jamais auparavant, je me suis sentie chez moi, là, au beau milieu d’inconnus, de paysages neufs, d’une langue que je ne maitrisais pas, et pourtant, l’apaisement que j’ai ressenti alors était unique.

J’étais à Pantelleria, île sublime s’il en est, trésor que mon ami Marcello m’a fait découvrir.

Et depuis, je rêve de Sicile, j’y retourne plusieurs fois par an, j’y embarque mes amis, ma famille, mon amoureux, j’y guéris des blessures, je m’y réfugie…

En cet fin de mois d’août, je m’y suis prise un peu tard pour chercher le logement parfait et ai dû faire quelques concessions… sans regrets.

Dix jours à Trapani, ville plus de transit que touristique mais c’est là que réside tout son intérêt.

Elle s’est avérée surprenante, habitée par des vieux Siciliens emplis de gentillesse et j’y ai goûté des choses merveilleuses.

On peut vraiment s’y fondre, ne pas se sentir étranger et c’est ce que j’apprécie plus que tout en Sicile.

Les bateaux y prennent le large pour les îles et des villages sublimes bordent les environs…

Dans une rue principale de la ville, à l’abri d’une cour aux milles plantes vertes et à l’ambiance très exotique, se niche l’Albergo Messina, vieille pension de famille, tenue de père en fils, où le charme se lit sur tous les murs.

C’est là que j’ai dormi pendant ces jours très chauds et lumineux.

Pas encore de  restaurant dans la pension, mais un petit frigo dans les chambres et donc, des pique-nique sur le balcon avec vue sur un bout de mer et le bruit de la rue comme douce musique.

Il y a eu de la coppa, du prosciutto, de la mortadelle, de la ricotta et du pain au graines de fenouil et sésame..

En bonus, le café du matin apporté par mes hôtes bienveillants.

Ce que j’aime quand je suis dans un autre pays que le mien, c’est trouver l’endroit idéal où j’aurai mes habitudes, pour le café, la boisson fraîche de l’après-midi, le goûter, la bière ou le vin du soir…

J’ai trouvé tout cela à la Birreria Italia où, d’emblée, les visages, les conversations, le calme, les mets délicieux et surtout l’humour et la gentillesse de Tina, m’ont charmés.

Chez elle, il y a les meilleurs cannoli et arancini jamais goutés.

Le cannolo, c’est LA spécialité pâtissière sicilienne que j’affectionne particulièrement.

Il est composé d’un biscuit frit, fait avec de la farine de blé et de vin de Marsala (vin de la région) et farci avec de la ricotta de brebis sucrée.

Chez Tina, il sont sublimes parce que très simples: pas de fruits confits et autres copeaux de chocolat dans la ricotta ( beaucoup le font depuis des années…), farci à la dernière minute et saupoudré légèrement de sucre impalpable.

(Dans « Le Parrain », Clemenza dit qu’il doit amener à sa femme les cannoli qu’elle a commandés dans une boulangerie. Lorsque son acolyte commet un meurtre au cours du trajet, il se contente de lui dire : « Laisse le pistolet et prends les cannoli ». Et dans une autre scène, on empoisonne Don Altobello à l’aide d’un cannolo… Je ne te dis pas comme c’est culte en Sicile!!)

Les arancini, ces boules de riz farcies de ragù, mozzarella, proscuitto, aubergines ou caponata, c’est la nourriture que je mange en premier quand j’arrive en Sicile, tellement j’aime ça.

J’en ai gouté beaucoup mais j’ai réellement été surprise par l’excellence de ceux de la Birreria Italia…

(C’est aussi la dernière  chose que j’ai mangé avant mon retour et mon mec en a même fait emballé un pour le voyage en avion, c’est dire…)

(j’y ai aussi appris à jouer à la Scopa, suis devenue complètement accro et ai gagné tant que j’ai pu… humhum)

(Suite au prochain épisode, comme on dit chez nous…)





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